Tu te souviens du pont
Qu’on traversait, naguère,
Pour passer la rivière,
Tout près de la maison,
Le petit pont de bois
Qui ne tenait plus guère
Que par un grand mystère
Et deux piquets tout droits,
Le petit pont de bois
Qui ne tenait plus guère
Que par un grand mystère
Et deux piquets tout droits.
Si tu reviens par là,
Tu verras la rivière
Et j’ai refait en pierre
Le petit pont de bois,
Puis je l’ai recouvert
De rondins de bois vert
Pour rendre à la rivière
Son vieil air d’autrefois,
Puis je l’ai recouvert
De rondins de bois vert
Pour rendre à la rivière
Son vieil air d’autrefois.
Elle suit depuis ce temps
Son cours imaginaire
Car il ne pleut plus guère
Qu’une ou deux fois par an
Mais dans ce coin de terre,
Un petit pont bizarre
Enjambe un nénuphar
Au milieu des fougères,
Mais dans ce coin de terre
Un petit pont bizarre
Enjambe un nénuphar
Au milieu des fougères
Pour aller nulle part,
Et pourtant j’en suis fier…
Yves Duteil